L’instauration de nouveaux droits de douane par Donald Trump bouleverse les règles du commerce mondial et autorise certains à relancer l’accord UE Mercosur présenté comme une solution pour contrer les USA.
Si, officiellement, il s’agirait de défendre les intérêts américains, en réalité, cette stratégie vise à fragiliser l’Organisation mondiale du commerce. Le Président des USA rejette la coopération multilatérale, préférant les rapports de force. Certains en Europe y voient alors l’opportunité d’accélérer des accords commerciaux, comme celui avec le Mercosur. Pourtant, cette fuite en avant pose de sérieux problèmes et des interrogations, surtout environnementales et agricoles.
Un coup porté à l’OMC
Trump utilise les droits de douane comme levier géopolitique. Il impose une logique unilatérale, quitte à déstabiliser les règles de l’OMC. Ce système, imparfait, favorisait déjà les grandes puissances. Il affaiblissait les économies fragiles et creusait les inégalités. Mais faut-il pour autant abandonner tout cadre régulateur ? Ce serait la pire des solutions.
Le commerce international ne peut devenir un champ de bataille. Les pays les plus faibles seront et sont déjà les plus impactés. Il faut des règles justes, transparentes et respectueuses des équilibres sociaux, économiques et écologiques. Loin d’apporter une solution, l’accord UE-Mercosur va dans la direction inverse.
Le Mercosur : une menace
Le contexte de guerre commerciale pousse certains pays européens à relancer l’accord avec le Mercosur. L’Allemagne le soutient. Elle y voit un débouché pour ses voitures, désormais invendables aux États-Unis à cause des taxes de Trump. En contrepartie, l’Europe devrait ouvrir ses marchés aux produits agricoles sud-américains. Viande, sucre, soja : ces importations massives menaceraient les filières paysannes. La France le sait. C’est pourquoi elle freine cet accord, malgré les pressions. Cela dit, depuis quelques jours, des voix s’élèvent en France pour demander la validation du Mercosur : la belle aubaine !
Cet accord aggraverait la déforestation en Amazonie et augmenterait l’émission de gaz à effet de serre et la perte de biodiversité. Un non-sens à l’heure du dérèglement climatique.
Le libre-échange en question
Depuis les années 1990, le libre-échange domine la pensée européenne et même mondiale. Il repose sur l’idée que plus de commerce rime avec plus de croissance. Mais les crises successives ont montré ses limites. La pandémie, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques ont fragilisé l’Europe. De plus, de nombreux pays comme la Chine ne respectent pas ces règles depuis bien longtemps.
Non pas que l’idée de tout mettre à terre soit la solution, pour autant, ces règles de libre-échange sont trop imparfaites. Elles ont aussi de lourdes conséquences sur l’environnement, le vivant et les populations. Ces règles doivent donc être revues avec un objectif : produire au plus près, limiter les transports et privilégier la production locale.
Trump n’a pas inventé l’unilatéralisme, mais il l’assume sans masque. Ses droits de douane détruisent ou fragilisent les règles du commerce mondial. Certains en Europe tentent d’en tirer profit, en relançant des accords comme celui avec le Mercosur. C’est une grave erreur. Ce traité sacrifie l’agriculture paysanne, ignore l’écologie et perpétue une logique économique mortifère. Alors, à nous de dire NON !