Aujourd’hui, la déforestation et la malforestation accélèrent des bouleversements irréversibles et sont une menace réelle pour la planète, le climat et le vivant. Les forêts couvrent en effet 30 % des terres émergées. Pourtant, elles disparaissent à un rythme alarmant.
Déforestation et malforestation
La déforestation et la malforestation provoquent donc un appauvrissement de la biodiversité, une augmentation des gaz à effet de serre et provoque des souffrances sociales et économiques, tant à court qu’à long terme.
- La déforestation est la destruction ou la disparition massive des forêts, généralement liée aux activités humaines (comme l’agriculture, l’élevage, l’exploitation du bois ou l’urbanisation). Elle provoque une réduction importante de la surface forestière et a des conséquences graves sur la biodiversité, le climat et les sols. C’est le cas lorsqu’on a recours à l’abattage de la forêt amazonienne pour créer des champs de soja.
- La malforestation désigne une mauvaise gestion ou un mauvais aménagement des forêts. Cela peut être, par exemple, la replantation d’une forêt avec une seule espèce d’arbre (monoculture) ou avec des espèces non adaptées à l’environnement local. Même si une forêt est présente, elle ne joue plus correctement son rôle écologique. C’est le cas lorsqu’on remplace une forêt naturelle diversifiée par une plantation de pins ou d’eucalyptus qui appauvrissent le sol et abritent peu de biodiversité.
Elles nuisent donc à l’équilibre des écosystèmes, aggrave le réchauffement climatique et fragilise les communautés locales.
Une biodiversité en péril
Les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre. Chaque coupe sauvage fait disparaître des écosystèmes complexes et uniques. Dans les forêts tropicales, on découvre encore chaque année de nouvelles espèces. Pourtant, 10 à 13 millions d’hectares disparaissent chaque année.
Une monoculture industrielle remplace souvent des forêts riches et diversifiées. Lorsque des forêts tropicales ou tempérées sont détruites pour faire place à des monocultures industrielles (comme des plantations de palmiers à huile, de soja, de maïs ou d’eucalyptus …), on observe la disparition de la biodiversité locale. Ces forêts naturelles abritent une grande variété d’espèces animales et végétales qui interagissent entre elles et participent à l’équilibre de l’écosystème. Leur remplacement par une seule espèce cultivée prive ces zones de leur richesse biologique.
Cette monoculture industrielle, bien qu’efficace sur le plan économique à court terme, a de nombreuses conséquences négatives. Elle appauvrit les sols, les rend plus vulnérables à l’érosion et augmente le recours aux engrais chimiques et aux pesticides. En outre, elle favorise la propagation de maladies et de parasites qui peuvent se propager rapidement dans un environnement où toutes les plantes sont génétiquement similaires.
Le silence de ces bois artificiels témoigne de la perte de vie. Ni oiseaux, ni mousses, ni champignons. Seulement des rangées d’arbres tous identiques.
Un climat sous pression
Les forêts jouent un rôle clé dans la régulation du climat. Elles captent et stockent le carbone. Chaque hectare détruit libère du CO₂ dans l’atmosphère. Les incendies, de plus en plus fréquents, aggravent ce phénomène. En 2023, 15 millions d’hectares ont brûlé au Canada. Ces pertes amplifient le réchauffement climatique. Elles provoquent aussi des sécheresses, des inondations et des canicules. La forêt amazonienne, poumon vert de la planète, s’approche d’un point de non-retour.
Des menaces sociétales
L’exploitation illégale du bois met en danger les communautés locales. Elle viole leurs droits, détruit leurs terres, et affaiblit leurs moyens de subsistance. En 2010, 23 % du bois importé en Europe était présumé illégal. Ce commerce frauduleux pèse lourd : entre 50 et 150 milliards de dollars par an. Il crée une concurrence déloyale et échappe aux systèmes de régulation. La France, sixième importatrice de bois illégal en Europe, n’est pas épargnée.
Enfin, sur le plan social, ces pratiques affectent les communautés locales qui dépendent des forêts pour leur subsistance, leur culture et leur spiritualité. Le passage à une agriculture industrielle mène bien souvent à des déplacements forcés, à une perte de savoirs traditionnels et à une dépendance accrue aux grandes entreprises agroalimentaires.
Des solutions
La certification FSC encourage une gestion durable des forêts. Pourtant, moins de 15 % des forêts productrices de bois sont certifiées. Il faut aller plus loin. Le Règlement Bois de l’Union Européenne interdit l’importation de bois illégal. Mais les contrôles restent insuffisants. L’exploitation responsable permettrait pourtant de conserver les forêts tout en répondant à nos besoins. Il est aussi essentiel de prioriser les usages : construction, recyclage, puis énergie.
On le constate, il est plus qu’urgent de repenser notre rapport à la forêt et plus généralement au monde. Préserver les forêts, c’est protéger la vie, le climat et les générations futures. La forêt n’est pas une ressource infinie. Elle est notre avenir.