Le dérèglement climatique et notamment des périodes de sécheresse qui s’enchaînent peuvent causer d’importants dégâts aux logements et faire augmenter le nombre de maisons fissurées.
Les périodes de sécheresse deviennent effectivement de plus en plus fréquentes et intenses. Elles ne se contentent pas d’assécher les sols ou de menacer l’agriculture. Elles provoquent également des dommages considérables aux habitations. De nombreuses maisons en France se fissurent sous l’effet de ce phénomène, rendant parfois leur occupation impossible. En parallèle, les assureurs limitent les indemnisations, compliquant la situation des propriétaires.
Des causes identifiées
Les étés de plus en plus secs endommagent les habitations. De larges fissures se forment sur les façades et à l’intérieur. Les coûts de réparation atteignent parfois plusieurs centaines de milliers d’euros. Dans les cas graves, les maisons deviennent inhabitables, rendant leur vente impossible. Les propriétaires doivent alors se reloger tout en payant un logement inutilisable.
La présence d’argile dans le sol est la cause principale de ces fissures. Ce minéral, composé de silicates hydratés, réagit fortement à l’humidité. En période de sécheresse, il se rétracte, provoquant l’affaissement des fondations et la formation de fissures. Lors des pluies, il se dilate et fait remonter les fondations, aggravant les dommages.
Ces cycles de contraction et de dilatation répétés finissent par fragiliser irrémédiablement les bâtiments.
Un phénomène généralisé
Plus de 10 millions d’habitations en France pourraient être concernées. Même si les bâtiments restent habitables, ils s’affaiblissent. Cette détérioration progressive complique leur occupation. Le GIEC alerte sur l’intensification de ces épisodes de sécheresse et d’inondations, surtout en l’absence de réduction significative des émissions de GES.
L’augmentation des maisons fissurées représente une bombe à retardement pour les assureurs. Ceux-ci commencent à limiter les remboursements. Les démarches d’indemnisation deviennent un parcours du combattant, plongeant les propriétaires dans des situations financières et psychologiques difficiles. Ils doivent alors choisir entre financer un logement inhabitable ou payer un second loyer.
Obtenir une indemnisation exige d’abord la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Cette reconnaissance peut être refusée si le phénomène est localisé. Même si cette étape est validée, les propriétaires doivent encore convaincre leur assurance. Un expert est mandaté, mais l’évaluation reste souvent en faveur de l’assureur, qui cherche à minimiser les indemnisations. Dans les années à venir, les compagnies d’assurance feront tout pour ne plus couvrir ces dégâts. L’État devra alors jouer le rôle de grand assureur.
Une prévention à organiser
Le retrait-gonflement des argiles cause environ 40 % des indemnisations du dispositif de catastrophes naturelles, juste après les inondations. Les assureurs commencent déjà à limiter les remboursements. Pourtant, ce risque peut être anticipé.
Les maisons individuelles sont particulièrement vulnérables car leurs fondations sont souvent moins profondes que celles des immeubles collectifs. La plupart des travaux sont réalisés par des particuliers plutôt que par des professionnels de la construction. Construire des fondations plus profondes coûte moins cher que des réparations futures, qui restent à la charge des propriétaires.
Il est crucial de délimiter les zones vulnérables. Une carte interactive identifie les zones exposées au retrait-gonflement des argiles, classées par intensité : faible, modérée ou élevée.
La loi ELAN impose aux vendeurs et aux constructeurs d’intégrer ces risques. Les terrains constructibles doivent faire l’objet d’une étude géotechnique préalable. Les constructeurs doivent respecter les recommandations issues de ces analyses et appliquer des techniques adaptées pour prévenir les mouvements de terrain. Les contrats doivent mentionner la prise en compte de ces études.
Les documents de vente et de propriété incluront ces études géotechniques afin d’assurer leur traçabilité. L’anticipation, la réglementation et l’éducation sont essentielles pour préserver la stabilité des habitations et assurer un avenir résistant aux risques climatiques.