En Sicile, les agriculteurs sont inquiets, le dérèglement climatique impacte lourdement la culture des oranges. Cette année, les fruits sont si petits que peu dépassent la taille d’une balle de ping-pong.
La sécheresse de l’été dernier a limité leur croissance, entraînant une véritable crise pour les producteurs.
Les oranges de Sicile
Les oranges de Sicile bénéficient d’un terroir unique, idéal pour leur culture grâce à un climat équilibré. La proximité de la mer assure des températures modérées, sans excès de chaleur en été ni de froid en hiver. Cette terre volcanique confère aux fruits des arômes et des saveurs intenses, reflet du contraste entre le sol et le climat sicilien.
Parmi les variétés les plus prestigieuses, on retrouve l’orange sanguine Moro, très riche en couleur et en goût, et l’orange Tarocco, appréciée pour son équilibre gustatif exceptionnel. La qualité des oranges siciliennes repose sur une culture soignée, un savoir-faire traditionnel et un amour profond pour cette production emblématique.
Des oranges trop petites
La récolte des fruits est en péril cette année car ils sont bien trop petits pour le marché habituel. L’année dernière, les oranges se vendaient à 1 € le kilo sur l’arbre. Cette année, elles peinent à atteindre 25 centimes. La plupart finiront en jus d’orange, alors qu’en temps normal, seulement 20 % de la production y est destinée.
Le problème vient notamment des machines qui ne peuvent extraire du jus des oranges trop petites. Cette situation complique encore plus la commercialisation et menace les exploitations agricoles.
Déjà en 2023, les aléas climatiques avaient compromis la production et le commerce des oranges en Sicile. On avait constaté une baisse significative de sa production à cause des intempéries. Les inondations et les vents violents avaient endommagé les cultures, réduisant l’offre et faisant chuter les prix. Les producteurs peinaient à concurrencer les marchés étrangers, notamment l’Espagne et l’Afrique du Nord.
Des solutions limitées
Au pied de l’Etna, les oranges siciliennes jouissent d’une réputation mondiale. Pourtant, certains agriculteurs se tournent vers d’autres cultures. Les avocats, plus résistants à la sécheresse, séduisent de plus en plus. Contrairement aux oranges, ils peuvent rester plus longtemps sur l’arbre et voyager mûrs vers leur destination.
Les agriculteurs s’organisent pour tenter de capter l’eau pour pouvoir l’utiliser pendant la saison sèche. Toutefois, les moyens sont insuffisants et il faut capter plus d’eau en hiver, bâtir de nouveaux réservoirs pour préserver la filière des agrumes siciliens.
Si rien ne change, la culture des oranges en Sicile pourrait disparaître à terme. Sans solution adaptée, les agriculteurs subiront encore les effets du climat. Pour eux, il est urgent d’agir afin de préserver ce fruit emblématique de l’île et assurer la pérennité de leur métier.