Le Nutri-Score, introduit en 2017 en France, vise à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments et ainsi les aider à faire attention à leur santé.
Ce système d’étiquetage simple et coloré aide à choisir des produits plus sains. Cependant, son adoption reste volontaire, et de nombreux industriels s’y opposent. Cette résistance illustre à quel point les intérêts économiques prennent souvent le dessus sur les préoccupations écologiques et sanitaires. Encore un exemple avec les attaques que subit le Nutri-Score.
De nouvelles étiquettes apparaîtront sur les emballages alimentaires. Cet outil, qui classe les produits de A à E, adopte de nouveaux critères nutritionnels. L’objectif reste le même : mieux guider les consommateurs vers des choix plus sains. Le Nutri-Score se base sur les données nutritionnelles déjà présentes sur les emballages. Il prend en compte le gras, le sucre, le sel et les calories. Il valorise aussi les fibres, les protéines, les fruits et les légumes. Des seuils scientifiques permettent d’attribuer une couleur et une lettre à chaque produit. Certains aliments, comme les fruits secs, restent bien notés malgré leur richesse en calories. Ils contiennent des graisses bénéfiques et font partie des recommandations de santé publique.
Aujourd’hui, 60 % des entreprises l’adoptent, mais de grandes multinationales s’y opposent. Les industriels adaptent leurs recettes pour obtenir une meilleure note. Certains céréales pour enfants, autrefois mal classées, affichent désormais un B ou un C. Cependant, elles restent trop sucrées. Le Nutri-Score intègre ces modifications en mettant à jour son calcul tous les trois ans. Par exemple, les laitages aromatisés, auparavant bien notés, seront reclassés selon leur taux de sucre.
La ministre de l’Agriculture refuse de valider la mise à jour du système de notation alimentaire. Devant le Sénat, elle a indiqué que l’arrêté concernant la nouvelle version du Nutri-Score, qui modifie l’évaluation de plusieurs produits, est sur son bureau, mais qu’elle ne l’a pas signé. Elle exprime en particulier son désaccord sur le reclassement des produits laitiers, notamment le fromage au lait cru. Pourtant ce Nutri-Score n’est pas un outil qui s’adapte en fonction de la volonté ou de l’importance économique d’une filière. Il est un indicateur de la qualité de l’aliment d’un point de vue santé! Rien n’empêche au client d’acheter un produit noté D mais au moins il le fera en étant informé du danger pour sa santé!
Rappelons qu’une célèbre marque a déjà décidé de retirer le Nutri-Score de plusieurs de ses marques (issues des produits laitiers), en raison de la dégradation de leur notation dans la nouvelle version du système. La multinationale estime que cette mise à jour pénalise injustement ses produits et conteste les critères révisés de l’indicateur nutritionnel. Des aliments, comme les céréales pour enfants ou des produits laitiers, voient effectivement leur note évoluer après reformulation. Pourtant, les scientifiques confirment l’impact positif sur la santé, mais signalent aussi que l’absence d’obligation limite son efficacité.
Malgré des études confirmant l’efficacité du Nutri-Score pour orienter les choix alimentaires, il est « surprenant » de voir ces freins liés aux acteurs économiques en même temps qu’une absence de soutien politique. Ces synergies fragilisent l’initiative et favorisent les industriels opposés à sa mise en place. Le travail des lobbies est efficace, c’est certain. C’est affolant quand on constate que ces influences vont à l’encontre des intérêts des consommateurs, notamment concernant leur santé!
On rapppellera que, en novembre 2024, le gouvernement a déjà renoncé à une nouvelle taxe sur les produits sucrés.
Cette décision, malgré le soutien initial de la ministre de la Santé, montre une fois de plus la priorité donnée aux intérêts économiques sur la santé publique. Le refus de rendre le Nutri-Score obligatoire en France reflète une tendance inquiétante. Les attaques des politiques sont tout aussi dommageables. Les considérations économiques continuent de l’emporter sur les enjeux écologiques et la santé des citoyens. C’est navrant.