Le secteur des transports est responsable d’une part importante des émissions de GES de l’Union Européenne.
Effectivement, le transport routier y contribue à environ 20 % des émissions totales de CO₂. Face à cette réalité, l’Union européenne a mis en place des mesures pour réduire ces émissions. Elle cherche aussi à promouvoir des alternatives plus écologiques. Ainsi, l’Union européenne impose des règles strictes pour réduire les émissions de dioxyde de carbone des véhicules. Ces normes visent également à limiter l’impact du secteur automobile sur le dérèglement climatique.
Etat des lieux
Depuis 2014, les émissions de CO2 des poids lourds en Europe ont augmenté. Ces véhicules représentent près d’un quart des émissions de CO2 du transport routier dans l’UE. L’amélioration de l’efficacité énergétique des poids lourds ne compense pas l’augmentation de la demande en transport de marchandises. Cela signifie que malgré des véhicules plus efficients, l’augmentation du volume de transport annule les gains en termes d’émissions. En 2019, les émissions de gaz à effet de serre des véhicules lourds étaient supérieures à celles du transport aérien et maritime total.
D’après les statistiques d’Eurostat, on compte en moyenne 0,56 voiture particulière par habitant au sein de l’Union européenne. L’Europe compte 297 millions de voitures en circulation, avec l’Allemagne en tête. Dans les pays d’Europe, le nombre total de voitures en circulation avoisinnait les 300 millions en 2022.L’Allemagne domine ce classement avec près de 50 millions de véhicules, suivie de l’Italie et de la France (à peu près 40 millions).
Le classement des pays européens où les voitures sont les plus anciennes est dominé par la Grèce, avec un âge moyen de 17 ans. A titre de comparaison, l’âge moyen des voitures dans l’Union européenne est de 12,3 ans.
La Norvège domine largement le marché européen des voitures électriques, avec une part de 21 %. Les pays du nord occupent les 4 premières place de ce classemet. En 2024, la part de marché des voitures électriques au sein de l’Union européenne atteint 13,6 %.
En 2023, les immatriculations de véhicules utilitaires moyens et lourds de plus de 3,5 tonnes ont augmenté de 15,7 % dans l’Union européenne. Le secteur des véhicules lourds est responsable de plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre liées au transport routier dans l’Union européenne.
Des objectifs progressifs
Depuis 2021, l’UE impose aux constructeurs un seuil d’émission moyen de 95 g de CO₂/km pour les voitures neuves. Cette limite concerne l’ensemble des modèles vendus, ce qui oblige les constructeurs à produire des véhicules moins polluants. Les SUV et les grosses cylindrées compliquent cependant l’atteinte de cet objectif.
L’UE prévoit un abaissement progressif de ces seuils. D’ici 2030, les émissions des voitures neuves devront baisser de 37,5 % par rapport à 2021. Pour les utilitaires légers, la réduction prévue est de 31 %. Ces objectifs obligent l’industrie automobile à accélérer l’électrification de ses modèles. Concernant les poids lourds, de nouvelles normes existent. L’objectif initial était une réduction de 15 % d’ici 2025. Cependant, des objectifs plus ambitieux ont été introduits, visant une réduction de 43 % d’ici 2030, 65 % d’ici 2035 et 90 % d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 2019.
Récemment, ces objectifs ont été revus à la baisse!
Un système de sanctions
Les constructeurs automobiles doivent respecter ces seuils sous peine de sanctions financières. Chaque gramme de CO₂ excédentaire par véhicule vendu entraîne une amende de 95 euros par gramme et par voiture. Cette mesure incite fortement les fabricants à améliorer la performance environnementale de leurs gammes.
Certains constructeurs adoptent des stratégies pour éviter ces pénalités. Ils développent des motorisations hybrides et électriques et investissent dans l’amélioration des moteurs thermiques. De plus, ils utilisent des mécanismes de « super-crédits », qui valorisent les véhicules à très faibles émissions pour compenser les modèles plus polluants.
Ambitions et enjeux
Effectivement, l’Union européenne a adopté une mesure encore plus ambitieuse : l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique d’ici 2035. Seuls les véhicules électriques et à hydrogène pourront être commercialisés. Cette décision marque une rupture nette avec les technologies actuelles et oblige les constructeurs à revoir leurs stratégies industrielles.
Cependant, certaines critiques émergent. Certains acteurs du secteur automobile jugent ces mesures trop strictes et redoutent des conséquences économiques, notamment pour les sous-traitants spécialisés dans les moteurs thermiques. D’autres soulignent les défis liés au déploiement des infrastructures de recharge et à l’approvisionnement en matières premières pour les batteries.
Les normes européennes jouent un rôle central dans la lutte contre le dérèglement climatique. Le secteur des transports est responsable de 30 % des émissions de CO₂ en Europe, dont 72 % proviennent des voitures, camions et bus.
Réduire ces émissions est donc essentiel pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, objectif fixé par l’UE dans le cadre du Pacte vert. Pour y parvenir, l’UE a lancé le plan « Fit for 55 » visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Ce plan comprend des mesures pour renforcer les normes d’émission, promouvoir les énergies renouvelables et soutenir l’innovation technologique.
Aussi, les normes d’émission continueront probablement d’évoluer pour s’adapter aux progrès technologiques et aux défis environnementaux. L’électrification du parc automobile et l’innovation dans les carburants alternatifs seront déterminants pour réussir cette transition.
La réduction des émissions de GES dans le secteur des transports est donc primordiale pour lutter contre le dérèglement climatique, et pas uniquement dans l’Union Européenne. Malheureusement, avec la tendance actuelle d’une priorité donnée au réarmement face aux menaces militaires, il est à craindre que ces ambitions écologiques soient largement réduites dans les années à venir. C’est déjà le cas en France …