Le Sénat a voté une loi facilitant la réintroduction des néonicotinoïdes en agriculture. Cette décision divise agriculteurs, scientifiques et écologistes.
L’enjeu : préserver les cultures sans détruire la biodiversité. La question des néonicotinoïdes suscite des débats en France, opposant enjeux environnementaux et agricoles. Ces insecticides, interdits depuis 2018 en France, sont au cœur de discussions récentes.
Réautorisation des néonicotinoïdes
Le 27 janvier 2025, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à lever certaines contraintes pesant sur les agriculteurs. Ce texte, porté par deux sénateurs, prévoit notamment la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde, pour certaines cultures. En 2018, on avait interdit cette substance, autorisée provisoirement par l’Union européenne jusqu’en 2033, avec une dérogation pour les betteraves sucrières.
Les sénateurs souhaitent étendre cette dérogation à d’autres filières, comme celles de la cerise et de la pomme, confrontées à des pertes de production. Des amendements visent à annuler cette décision.
A la fin de cet amendement, les auteurs rappellent cette citation de Christian Huygue, directeur scientifique agriculture de l’INRAE, avait déclaré au cours d’une audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, en avril 2023, que « l’acétamipride, que la France n’a heureusement jamais utilisé » , était « pire que l’imidaclopride ». « Il s’agit d’un produit stable qui est donc en quelque sorte le chlordécone de l’Hexagone ». Il semble que d’un point de vue scientifique, le constat et l’alerte sont claires!
Appels à une interdiction européenne
Parallèlement, des voix s’élèvent pour une interdiction des néonicotinoïdes à l’échelle européenne. Des experts estiment que la France devrait promouvoir cette interdiction plutôt que de réintroduire ces substances sur son territoire. Ils soulignent les risques que ces insecticides posent à la biodiversité, notamment aux pollinisateurs essentiels à l’agriculture.
Il semble que la peur du retour des tracteurs sur les autoroutes inquiète gravement le gouvernement qui est prêt à tout, même mettre la population en danger, pour éviter ces images sur les antennes.
Impacts environnementaux et sanitaires
Les néonicotinoïdes sont reconnus pour leur dangerosité avérée pour la biodiversité. Leur utilisation affecte les populations d’abeilles et d’autres pollinisateurs, indispensables à la reproduction de nombreuses plantes. De plus, des rapports récents pointent une contamination généralisée de l’eau potable par les pesticides en France, affectant des millions de personnes. Cette situation est responsable de coûts élevés pour la dépollution et pose des risques pour la santé publique.
Des experts, des scientifiques plaident pour une transition vers des pratiques agricoles plus durables. Ils proposent des solutions telles que l’agroécologie, l’utilisation de plantes résistantes et la diversification des cultures. Ces approches visent à réduire l’utilisation de pesticides tout en maintenant la productivité agricole. L’écologie n’est pas perçue comme punitive, mais comme une opportunité pour produire sans nuire à l’environnement.
Ce débat sur les néonicotinoïdes en France montre la nécessité de concilier les besoins agricoles avec la protection de l’environnement et de la santé publique. Les choix politiques actuels auront des répercussions durables sur la biodiversité et les pratiques agricoles futures.