Les zones humides sont des écosystèmes vitaux pour le vivant mais qui sont en réel danger. Cette menace met en péril de nombreuses espèces et par là-même l’être humain.
Marais, tourbières, estuaires ou mangroves, ces zones humides jouent un rôle essentiel dans l’équilibre dees écosystèmes. Elles abritent une biodiversité exceptionnelle, filtrent l’eau et limitent les inondations. Pourtant, ces milieux disparaissent rapidement sous la pression humaine et le changement climatique. Comprendre leur importance et les menaces qui pèsent sur elles est essentiel pour mieux les protéger.
Définition
Une zone humide est un milieu où l’eau recouvre le sol une partie de l’année. Elle peut être douce, salée ou saumâtre. On peut aussi la définir comme un milieu où l’eau influence fortement l’écosystème. Ces zones subissent des variations d’inondation, de salinité et de nutriments, dues aux conditions climatiques, à la position dans le bassin hydrographique et à la géomorphologie. Ces fluctuations créent des sols spécifiques et abritent une faune et une flore particulières.
Les zones humides sont donc des milieux de transition entre la terre et l’eau, capables de retenir l’eau dans le sol ou en surface. Elles comprennent divers environnements tels que :
- les zones marines (berges rocheuses, récifs coralliens), les estuaires (deltas, marécages avec mangroves)
- les zones lacustres
- les rives (bordant rivières et cours d’eau)
- les marais, tourbières, marécages
- les zones humides artificielles (réservoirs, canaux, étangs agricoles)
Cette diversité de définitions et de milieux reflète la complexité et l’importance des zones humides dans nos écosystèmes.
Une importance écologique
Les zones humides abritent une grande biodiversité. Elles servent de refuge à de nombreuses espèces animales et végétales. Elles filtrent l’eau et limitent les inondations. Celles-ci stockent aussi du carbone et aident à lutter contre le changement climatique.
Ces écosystèmes riches et diversifiés offrent des services essentiels, notamment la régulation des ressources en eau, la recharge des nappes phréatiques, la prévention des inondations, l’amélioration de la qualité de l’eau par la filtration et la capture du carbone (influence sur le dérèglement climatique). Bien qu’elles ne couvrent qu’une faible surface terrestre, les zones humides abritent près de la moitié des espèces végétales et animales mondiales, jouant un rôle crucial dans la reproduction des amphibiens, accueillant 50 % des oiseaux et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées en France.
Des espaces menacés
L’urbanisation détruit de nombreuses zones humides. L’agriculture intensive et la pollution dégradent aussi ces écosystèmes fragiles. Le changement climatique modifie leur équilibre naturel. Depuis le début du XXe siècle, plus de 50 % d’entre elles ont disparu en France. Les villes s’étendent et les infrastructures remplacent les milieux naturels. Les zones humides sont asséchées pour construire des routes, des habitations ou des zones industrielles. Les agriculteurs drainent ces espaces pour cultiver davantage de terres. L’usage massif de pesticides et d’engrais pollue les sols et les eaux. Les zones humides subissent des extractions de tourbe, de sable et de graviers. Ces activités modifient l’équilibre naturel et détruisent les habitats. Les eaux usées, les déchets industriels et les produits chimiques contaminent ces milieux. La biodiversité en souffre, et certaines espèces disparaissent. La hausse des températures et la modification des cycles de précipitations assèchent certaines zones humides. Elles perdent alors leur rôle de réservoir d’eau.
Des conséquences multiples
De nombreuses espèces dépendent des zones humides pour se nourrir et se reproduire. Leur destruction entraîne la disparition d’amphibiens, d’oiseaux et de plantes rares.
Les zones humides absorbent l’excès d’eau et limitent les crues. Sans elles, les inondations deviennent plus fréquentes et destructrices. On le constate partout en France où les marais en apparence inutiles ont été remplacées par des zones industrielles ou des lotissements d’habitations.
Ces milieux filtrent naturellement les polluants. Leur destruction laisse place à une eau plus polluée, affectant les rivières, les nappes phréatiques et l’eau potable. Elles jouent un rôle clé dans la recharge des nappes phréatiques. Leur disparition réduit la disponibilité en eau potable et agricole.
Les zones humides stockent de grandes quantités de carbone. Leur destruction libère du CO₂ et renforce le dérèglement climatique.
On le voit, les conséquences sont multiples et très impactantes pour le vivant, les humains. Il est donc indispensable de les protéger et, quand c’est possible, de revenir en arrière en espérant que la résilience des écosystèmes participera à leur restauration.
Comment les protéger ?
C’est évident, il faut limiter la pollution et préserver les habitats naturels. La restauration des zones humides pourra ainsi maintenir leurs fonctions écologiques. Des lois protègent déjà certains sites sensibles.
Le projet Zéro Artificialisation Nette (ZAN) vise à limiter l’urbanisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. L’objectif est d’atteindre un équilibre entre les surfaces artificialisées et celles renaturées d’ici 2050.
L’artificialisation des sols transforme des espaces naturels en zones bétonnées (routes, bâtiments, parkings). Cela réduit la biodiversité, aggrave les inondations et contribue au réchauffement climatique. Depuis plusieurs décennies, l’urbanisation progresse plus vite que la population, menaçant l’environnement.
Dans le cadre de la loi Climat et résilience adoptée en août 2021, la France s’est engagée à atteindre le « zéro artificialisation nette des sols » d’ici 2050. Un objectif intermédiaire a été fixé pour réduire de moitié la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers entre 2021 et 2031, en comparaison avec la décennie précédente (2011-2021). Par ailleurs, la loi ZAN du 20 juillet 2023 a renforcé le soutien aux élus locaux afin de faciliter la mise en œuvre de cette ambition et de répondre aux difficultés rencontrées sur le terrain. Difficile parfois pour ces communes d’équilibrer développement économique et préservation des sols.
Préserver les zones humides, c’est donc bien protéger la biodiversité, l’eau et le climat. Les politiques et acteurs économiques ont trop souvent négligé ses espaces, les considérant comme inutiles. Leur conservation est pourtant essentielle pour un avenir durable. Elles sont des écosystèmes essentiels pour la biodiversité, la régulation du climat et la gestion des ressources en eau. Leur destruction menace non seulement la faune et la flore, mais augmente également les risques environnementaux.