Figure éminente du monde scientifique français, Jean Jouzel, en tant qu’expert au sein du GIEC, a consacré une grande partie de sa carrière à alerter sur les risques liés au dérèglement climatique.
Son expertise lui a permis d’occuper des postes clés au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), où il a été vice-président du groupe de travail scientifique jusqu’en 2015.
Biographie
Scientifique de renom, son parcours impressionne. Impossible de recenser tous les postes qu’il a occupés et les projets auxquels il a contribué.
Diplômé en chimie et en physique à la fin des années soixante, il intègre le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). En collaboration avec Claude Lorius, il reçoit la médaille d’or du CNRS en 2002. En 2012, il obtient le prestigieux Prix Vetlesen, considéré comme un équivalent du Prix Nobel en Sciences de la Terre, qu’il partage avec Susan Solomon. Son expertise lui vaut d’être élu membre associé étranger de l’Académie des Sciences des États-Unis en 2016.
En 1994, il rejoint le GIEC en tant qu’expert du groupe de travail n°1 et fait aujourd’hui partie de son conseil d’administration. Ce groupe analyse les variations climatiques passées et actuelles, les mécanismes en jeu et les projections futures. Il fournit les bases scientifiques sur lesquelles repose l’ensemble des travaux du GIEC. En 2007, il reçoit le prix Nobel de la paix avec le GIEC, lors de la célèbre époque Al Gore aux États-Unis.
Tout au long de sa carrière, il publie plusieurs centaines d’articles scientifiques. Il figure parmi les auteurs les plus influents dans les sciences de l’univers.
Un lanceur d’alerte
Jean Jouzel ne se contente pas d’être un scientifique reconnu. Il alerte sans relâche sur l’inaction des dirigeants face au dérèglement climatique. Son discours traduit une déception croissante et une inquiétude réelle pour les générations futures. Il insiste sur l’urgence d’agir, soulignant que chaque année rapproche l’humanité d’un point de non-retour.
Ses propos sont clairs : sans action pour limiter l’effet de serre, le réchauffement pourrait dépasser 4 °C d’ici la fin du siècle. Parmi les conséquences : détérioration des récifs coralliens, acidification des océans, montée des eaux. Mais on peut aussi ajouter l’intensification des phénomènes extrêmes et la fonte irréversible des calottes glaciaires, notamment en Antarctique. Le permafrost arctique fond aussi, libérant du méthane et du CO2.
L’impact humain sera également majeur : difficultés d’accès à l’eau, pertes de biodiversité. On peut prévoir une stagnation des rendements agricoles et des conditions climatiques dégradées dans les mégapoles. Les effets sanitaires toucheront humains et animaux. Les pays en développement seront les plus vulnérables.
Le défi climatique
Jean Jouzel présente ce combat dans son livre « Le Défi Climatique ». Tous les pays visent un réchauffement limité à 2 °C, mais cet objectif reste incertain. Depuis les accords de Paris en 2015, les émissions de gaz à effet de serre diminuent lentement. Cela témoigne d’une prise de conscience réelle.
Dans cet ouvrage, il résume les connaissances sur l’évolution climatique, en s’appuyant sur le 5e rapport du GIEC. Il souligne l’urgence d’agir et les obstacles rencontrés. Aujourd’hui, il ne parle plus d’un objectif +2 °C en 2100, mais tente d’éviter un dépassement des +4 °C, scénario catastrophique.
Ses alertes ont favorisé une prise de conscience, mais pas assez pour provoquer des changements radicaux. L’espoir repose sur la mobilisation des peuples et de la jeunesse. Il ne reste plus qu’à l’espérer si on ne veut pas voir se réaliser les parfois tristes scénarios décrits par la communauté scientifique, le GIEC et un expert comme Jean Jouzel depuis plus de 30 ans maintenant!