À quelques jours de Pâques, les consommateurs du monde entier font grise mine, la hausse du prix du cacao grimpe, et son coût environnemental inquiète, de plus en plus. La crise climatique bouleverse la filière cacao, entraînant des conséquences sur nos habitudes… et sur la planète.
Le chocolat devient un luxe
Cette année, les œufs et lapins en chocolat coûtent en moyenne 14% de plus qu’en 2024. Chez certaines marques, la hausse atteint même 34%. Une étude de l’UFC-Que Choisir confirme que toutes les gammes sont concernées. Même les chocolats de distributeurs, pourtant souvent moins chers, voient leur prix exploser. Les consommateurs s’adaptent, achètent moins ou guettent les promotions.
Une pénurie liée au climat et à la spéculation
On constate une flambée des prix qui s’explique notamment par la chute de la production de cacao. Ainsi, les deux premiers producteurs mondiaux, la Côte d’Ivoire et le Ghana,sont victimes de sécheresses à répétition, d’inondations dévastatrices et de nombreuses maladies. En deux ans, la qualité des cabosses a baissé et les récoltes aussi. Fin 2024, le prix de la tonne de cacao a atteint plus de 10 000 dollars, contre près de 2 500 en 2023. Cette situation résulte autant du dérèglement climatique que de la spéculation aveugle des marchés.
Un impact environnemental conséquent
La production de chocolat génère en moyenne 13,7 kg de CO₂ par kilo. Le cacao représente 70% de cette empreinte carbone.
Les pratiques agricoles intensives contribuent fortement aux émissions. La déforestation pour planter du cacao aggrave encore ce bilan. La Côte d’Ivoire a perdu 90% de ses forêts en 60 ans.
Consommer plus responsable
Choisir du chocolat (c’est valable aussi pour le café) labellisé UTZ ou Fairtrade limite les dégâts. Ces certifications garantissent des pratiques agricoles durables et éthiques. Mais elles ne sont pas sans défauts, certaines favorisent même une nouvelle déforestation.
Autre solution : réduire sa consommation ou privilégier du chocolat moins carboné. Le chocolat au lait végétal a parfois une empreinte inférieure au chocolat noir.
Pâques 2025 marque donc un tournant pour le chocolat. Entre flambée des prix et crise environnementale, il devient un produit à consommer avec plus de conscience. Moins, mais mieux : une solution à la fois économique et écologique.