Le krill désigne environ 85 espèces de crustacés marins vivant en pleine mer qui sont à la base de l’équilibre des océans. On le trouve dans tous les océans du monde.
Ces petits animaux mesurent en moyenne 5 cm de long et se déplacent en vastes essaims. Leur rôle dans l’écosystème est essentiel, car ils constituent une source de nourriture pour de nombreuses espèces marines.
Depuis des siècles, l’humanité puise dans les océans les protéines et acides gras nécessaires à la vie. Parfois, elle a surexploité certaines espèces jusqu’à leur disparition. Aux confins de l’Antarctique, un super aliment suscite aujourd’hui beaucoup d’espoirs : le krill. Ce crustacé minuscule, présent dans tous les océans, pourrait jouer un rôle clé pour l’alimentation du futur.
Un crustacé aux caractéristiques uniques
Le krill est un crustacé qui doit nager en permanence pour rester en suspension dans l’eau. Il possède des branchies filamenteuses qui augmentent la surface d’échange gazeux. Son corps contient des photophores qui émettent une lumière bleue. Chaque jour, il effectue une migration verticale. Il monte à la surface la nuit et redescend en profondeur le jour. Ce déplacement l’aide à échapper aux prédateurs et à améliorer son alimentation. En migrant, il transporte aussi des nutriments marins.
Le krill antarctique : une espèce unique
Le krill antarctique est particulier, car il est à la fois grand, atteignant environ 5 cm, et extrêmement abondant. On estime qu’entre 160 et 500 millions de tonnes de krill nagent dans l’océan Austral. Cette espèce joue un rôle crucial dans l’écosystème marin. Elle transforme le phytoplancton en énergie pour les prédateurs de haut niveau comme les phoques, les manchots, les oiseaux marins et les grandes baleines à fanons.
Un rôle clé dans la chaîne alimentaire
Le krill se nourrit principalement de phytoplancton grâce à son mode d’alimentation par filtration. Son corps transparent laisse entrevoir son système digestif. Beaucoup d’animaux marins, comme les baleines, les phoques, les calmars et les oiseaux, dépendent du krill pour survivre. Certains pays, comme le Japon et la Russie le consomment. Aux États-Unis, on l’utilise sous forme de compléments alimentaires pour les articulations. Son huile, riche en oméga-3 et en antioxydants, suscite un grand intérêt pour ses bienfaits sur la santé.
Reproduction
La reproduction du krill varie selon les espèces. Beaucoup pondent en eaux profondes. Une femelle peut pondre jusqu’à 10 000 œufs. Les larves remontent ensuite à la surface pour se nourrir. Certaines espèces de krill vivent plus de cinq ans. Le krill antarctique dépend fortement de la glace marine pour assurer la survie de ses larves.
Des menaces sérieuses
Le krill est menacé par la pêche industrielle et le dérèglement climatique. La fonte des glaces réduit son habitat en diminuant la présence des algues de glace, sa principale source de nourriture. L’acidification des océans pourrait aussi diminuer son taux d’éclosion. Si les émissions de dioxyde de carbone restent inchangées, d’ici la fin du siècle, seulement la moitié des œufs de krill antarctique écloront, contre la totalité aujourd’hui.
L’industrie de l’aquaculture exerce également une pression croissante sur les populations de krill. Les élevages de saumon, par exemple, utilisent la farine de krill pour nourrir les poissons. L’ajout de 5 à 10 % de farine de krill dans leur alimentation augmente leur apport en protéines et améliore leur croissance. Il faut moins d’un kilo de krill pour produire un kilo de saumon, alors qu’il faut plus d’un kilo et demi de poissons sauvages pour le même résultat. Cette rentabilité attire les industriels et accroît la demande en krill.
Malgré cela, la pêche dans l’antarctique reste aujourd’hui contrôlée. Elle prélève moins de 0,5 % de la biomasse totale de la zone de pêche. Cependant, la disparition progressive du krill pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’écosystème marin et sur la capacité des océans à stocker le CO2.
Petit mais essentiel, le krill joue un rôle fondamental dans les océans. Il assure la survie de nombreuses espèces et participe à l’équilibre des écosystèmes marins. La pêche intensive et le dérèglement climatique menacent pourtant son avenir. Son exploitation doit rester encadrée pour éviter un scénario similaire à celui de la morue de Terre-Neuve. Mieux comprendre son importance permet encore une fois de mieux le protéger et d’assurer un équilibre entre exploitation et préservation.