L’empreinte carbone mesure l’impact d’une activité sur l’environnement. Elle évalue les émissions de gaz à effet de serre générées par une personne, une entreprise ou un pays.
Calculer cette empreinte permet alors d’identifier les leviers de réduction pour limiter le réchauffement climatique.
Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?
L’empreinte carbone est exprimée en dioxyde de carbone équivalent (CO2e). Cette unité unique facilite ainsi la comparaison des impacts climatiques des différents gaz à effet de serre. L’empreinte carbone est donc un indicateur qui mesure la quantité de gaz à effet de serre émise par les activités humaines, qu’il s’agisse d’un individu, d’une entreprise, d’une municipalité ou d’un État. Son objectif est d’évaluer l’impact environnemental de ces activités.
Selon l’objet de l’analyse, le périmètre de calcul varie. Par exemple, pour un individu, on se concentrera sur son mode de vie et ses habitudes de consommation, tandis qu’à l’échelle d’un État, l’analyse sera plus complexe.
Prenons le cas de la France : selon l’Insee, l’empreinte carbone du pays représente la quantité de GES émise pour satisfaire la demande finale intérieure, incluant la consommation des ménages, des administrations publiques et des organismes à but non lucratif, ainsi que les investissements. Cette empreinte prend en compte les biens et services, qu’ils soient produits sur le territoire national ou importés.
En France, l’empreinte carbone moyenne par habitant était de 11 tCO2e en 2018. Les transports, le logement et la consommation de biens et services en sont les principales sources. En 2023, l’empreinte carbone de la France est estimée à 644 millions de tonnes équivalent CO2. Rapportée à la population, cette empreinte correspond à 9,4 tonnes de CO2 équivalent par habitant. Plus de la moitié de cette empreinte provient des émissions importées. Depuis 1990, l’empreinte carbone de la France a reculé d’un peu plus de 10 %, principalement grâce à la diminution des émissions nationales, tandis que celles liées aux importations ont progressé.
Au niveau mondial, on pourra aussi préciser que des pays comme le Qatar dépassent 35 tCO2/hab, les Émirats arabes unis plus de 20 tCO2/hab !
L’empreinte écologique, quant à elle, couvre un champ plus large. Elle mesure la surface de terre nécessaire à la production et à l’absorption des déchets d’une population. Par exemple, si tout le monde vivait comme un Américain moyen, il faudrait cinq planètes.
Les gaz à effet de serre concernés
L’empreinte carbone inclut les émissions des gaz suivants : dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote, hydrofluorocarbures, perfluorocarbures, hexafluorure de soufre …
Elle est généralement exprimée en équivalent CO2, une unité permettant de comparer l’effet de réchauffement des différents GES.
Calculer son empreinte carbone
L’empreinte carbone peut être estimée avec :
Les ratios physiques : émissions par unité consommée (ex. : 0,2 kgCO2/km pour une voiture thermique) –
Quantité consommée × Facteur d’émission
Les ratios monétaires : émissions par euro dépensé (ex. : bilan carbone des importations) –
Prix × Facteur d’émission monétaire
Les outils en ligne : calculateurs ADEME et Nos Gestes Climat, l’appli Carbo…
Calculer son empreinte carbone consiste donc à estimer la quantité de gaz à effet de serre (principalement du CO₂) émise par ses activités quotidiennes. La moyenne mondiale est de plus ou moins 5 tonnes de CO₂/an par personne. Au niveau national nous sommes environ à 9 tonnes de CO₂/an et l’objectif pour limiter le réchauffement climatique est de 2 tonnes de CO₂/an. Nous en sommes donc loin !
L’empreinte varie en fonction du revenu : les plus pauvres ont une empreinte proche de 7 tonnes CO2e/an pendant que les plus riches dépassent 12 tonnes CO2e/an.
L’empreinte carbone des secteurs clés
Le transport
Le transport représente la plus grande part de l’empreinte carbone. En France, chaque personne émet environ 3 tCO2e par an à cause des déplacements. L’avion (280 gCO2/km) et la voiture thermique (150 à 230 gCO2/km) sont les plus polluants. Le train reste le moyen le plus écologique (<10 gCO2/km).
Le logement
Le chauffage et l’électricité influencent l’empreinte carbone. La France bénéficie d’une électricité faiblement carbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables.
Les biens et services
Les équipements électroniques et le numérique sont des sources croissantes d’émissions. En 2015, les datacenters représentaient 2 % des émissions mondiales.
L’alimentation
La production de viande, surtout le bœuf, génère de fortes émissions. Produire 1 kg de viande de bœuf émet 290 kgCO2e, contre 50 kgCO2e pour du poulet ou du porc. Les Français consomment en moyenne 65 kg de viande par an.
Réduire son empreinte carbone
À la maison
Limiter les déchets : tri, compostage, recyclage.
Réduire le gaspillage alimentaire : privilégier le local, acheter en quantités raisonnées.
Optimiser la consommation d’énergie : éteindre les appareils inutilisés, baisser le chauffage, choisir des équipements économes.
Au travail
Encourager les éco-gestes : modération des impressions, réduction des déchets plastiques.
Réduire les déplacements professionnels : favoriser le télétravail et la visioconférence.
- Les grandes entreprises et collectivités doivent réaliser un Bilan GES réglementaire (BEGES) afin de suivre et limiter leur impact environnemental.
L’empreinte carbone est donc un indicateur clé pour comprendre notre impact sur le climat. Grâce aux outils de calcul, chacun peut identifier ses émissions et agir. Réduire notre empreinte carbone passe par des choix quotidiens : privilégier des transports bas-carbone, adopter une alimentation plus responsable et optimiser notre consommation énergétique. Ce n’est qu’un indicateur, c’est certain, mais il permet surtout de prendre conscience des efforts à réaliser pour minimiser nos impacts sur l’environnement et le vivant.