Samedi 5 avril, plus d’un millier de personnes ont donné de la voix lors du défilé à Paris contre l’assouplissement de la réglementation sur les néonicotinoïdes…
Leur but : dire non à la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit depuis 2018. Ce rassemblement a lieu alors que l’Assemblée nationale s’apprête à débattre fin mai d’un projet de loi très contesté.
Une loi controversée attendue fin mai
Le texte prévoit une dérogation pour permettre à nouveau l’usage de l’acétamipride. Ce pesticide appartient à la famille des néonicotinoïdes, connue pour sa nocivité envers les pollinisateurs. Il avait été banni en France en 2018, mais reste autorisé ailleurs en Europe.
Porté par deux sénateurs, le projet de loi vise à « lever les contraintes pesant sur les agriculteurs ». Il fait pourtant face à une vive opposition des écologistes, des scientifiques et de nombreux citoyens.
Une mobilisation citoyenne et scientifique massive
Sous les banderoles « Les pesticides tuent » ou « Plus de chants dans les champs », des manifestants se sont réunis dans un cortège festif mais déterminé. Le départ a été donné devant le Muséum national d’histoire naturelle. Le collectif « Printemps bruyant » a réuni une mosaïque de groupes. Parmi eux : Scientifiques en rébellion, Agir pour l’environnement ou encore la Ligue pour la protection des oiseaux. Tous dénoncent les effets des pesticides sur la biodiversité et la santé humaine.
Cette mobilisation rappelle le combat de Rachel Carson dans les années 60. Cette biologiste américaine avait alerté sur le DDT dans son livre Printemps silencieux. Aujourd’hui encore, les signaux d’alerte peinent à être entendus.
Depuis 1980, l’Europe a perdu un quart de ses oiseaux. En zone agricole, cette chute atteint 60 %, un déclin alarmant. Une cause principale : les produits chimiques agricoles.
La marche du 5 avril maontre les inquiétudes citoyennes en ce qui concerne la réintroduction de ces néonicotinoïdes. Face à un modèle en crise, ils rappellent aussi leur attachement au vivant. La réintroduction de l’acétamipride soulève des questions profondes sur nos choix collectifs. Comme Rachel Carson en son temps, les voix d’aujourd’hui alertent : continuer sur cette voie, c’est précipiter l’effondrement de notre biodiversité. Le gouvernement devra entendre cette colère avant de légiférer. Face à la pression des lobbies, les citoyens, les scientifiques et les victimes directes des pesticides se lèvent. Leur message est clair : le vivant n’est pas négociable. Le débat parlementaire à venir s’annonce houleux et tendu.