Les allergies respiratoires explosent et cette augmentation inquiète les scientifiques, qui pointent du doigt le dérèglement climatique.
Atmo France, réseau national de surveillance de la qualité de l’air, a développé un outil innovant pour prévoir les niveaux de pollen. Cette cartographie précise sur trois jours aide les personnes allergiques à mieux se préparer.
La qualité de l’air près de chez vous
L’outil Atmo France permet de connaître la qualité de l’air et l’indice pollen près de chez vous. Il suffit de sélectionner une ville sur une carte ou d’entrer le nom de votre commune dans la barre de recherche. L’application affiche alors l’indice ATMO ainsi que l’indice pollen mis à jour quotidiennement.
Indice ATMO
L’indice ATMO est un indicateur journalier de la qualité de l’air calculé par les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air à partir des concentrations de plusieurs polluants réglementés : dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone, particules fines PM10 et PM2.5.
L’indice ATMO correspond au polluant dont la concentration est la plus élevée parmi ces cinq. Il est mis à jour chaque jour à 14h00, ce qui peut entraîner des variations entre le matin et l’après-midi.
Indice Pollen
L’indice pollen est un indicateur journalier synthétique, également calculé par les AASQA, qui qualifie l’importance des événements polliniques à l’échelle communale en France métropolitaine et en Corse.
Cet indice prend en compte six espèces/taxons de pollen : ambroisie, aulne, armoise, bouleau,graminées, olivier. Chaque espèce se voit attribuer un sous-indice (très faible, faible, modéré, élevé, très élevé, extrêmement élevé). L’indice pollen affiché correspond au sous-indice le plus élevé parmi ces six espèces.
L’indice pollen est mis à jour quotidiennement à 13h00 pour trois jours : le jour en cours, le lendemain et le surlendemain. Comme pour l’indice ATMO, il peut varier au cours de la journée.
Échelle des indices
Les indices sont classés de BON à EXTREMEMENT MAUVAIS. Grâce à cet outil, il est plus facile d’adapter ses activités extérieures en fonction de la qualité de l’air et du niveau de pollens présents dans l’environnement.
Ces nouveaux indices, actualisés quotidiennement, s’appuient sur l’intelligence artificielle et les données météorologiques. Ils offrent aux personnes allergiques une meilleure anticipation de leurs symptômes et aident aussi les médecins à adapter les traitements.
Des saisons polliniques plus longues et plus intenses
En France, un adulte sur trois souffre d’une sensibilité aux pollens. Le réchauffement climatique impacte directement les saisons polliniques. Les hivers plus doux avancent la floraison de certains arbres comme le bouleau ou l’aulne. En parallèle, les étés chauds prolongent la pollinisation de l’ambroisie, une plante très allergisante. Ainsi, l’exposition aux pollens s’étire sur une période plus longue.
L’augmentation du CO₂ dans l’atmosphère accentue également le phénomène. Ce gaz favorise la croissance des plantes et booste leur production de pollen. Selon des études, le bouleau et l’ambroisie produisent jusqu’à 320 % de pollen en plus par rapport à l’époque préindustrielle.
Un pollen plus agressif
La pollution de l’air aggrave aussi les allergies. Les particules fines et le dioxyde d’azote, émis par les transports et l’industrie, modifient la structure des grains de pollen. Ceux-ci deviennent plus petits et pénètrent plus profondément dans les voies respiratoires. La pollution fragilise aussi les muqueuses, rendant les symptômes plus sévères.
Une végétation qui change
Avec la hausse des températures, certaines plantes migrent vers de nouvelles régions. L’ambroisie, autrefois confinée au sud-est de la France, s’installe maintenant dans le nord. Les villes, en manque de végétation, multiplient les plantations d’espèces allergisantes comme les cyprès et les bouleaux. Ces choix aggravent l’exposition des citadins aux pollens.
Le changement climatique intensifie la crise allergique. L’allongement des saisons polliniques, l’augmentation des pollens et la pollution aggravent les symptômes. Des solutions existent, comme la limitation des plantations d’espèces allergisantes en ville et la lutte contre l’ambroisie. L’outil d’Atmo France constitue une avancée majeure pour mieux vivre avec les allergies dans un monde en mutation.