Les émissions de gaz à effet de serre – GES en France sont toujours à la baisse, mais à un rythme largement insuffisant pour maintenir une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris.
En 2024, elles ont baissé de 1,8 %, selon le Citepa, contre 5,8 % l’année précédente. Ce ralentissement compromet les objectifs climatiques fixés pour 2030 et 2050.
Les chiffres clés
En 2024, la France a émis 366 millions de tonnes de CO2, un niveau historiquement bas. Cette baisse s’explique principalement par une augmentation d’un peu moins de 13 % de la production nucléaire et de près de 30 % de l’hydraulique. Aussitôt on constate une réduction de la production d’énergie fossile d’environ 40 %. Le secteur de l’énergie affiche une réduction de 11,6 % des émissions, tandis que l’industrie minérale et les matériaux de construction baissent de 6 %. Cependant, les transports, premier secteur émetteur, ne diminuent quasiment pas. Ce n’est pas la remise en cause des ZFE qui changera la donne dans ce domaine.
Les polluants atmosphériques suivent aussi une tendance à la baisse, avec une diminution d’environ 1,5 % pour chacun d’entre eux.
Un ralentissement incompatible avec les objectifs climatiques
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la France doit accélérer son rythme de réduction des émissions. Le Haut Conseil pour le climat estime qu’il faudrait une baisse annuelle moyenne de 4,7 % d’ici 2030. La réduction de 1,8 % en 2024 est donc largement insuffisante.
D’ici 2030, l’Union européenne et ses États membres se sont engagés collectivement à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 55 % par rapport aux niveaux de 1990 (le fameux Adjustement à l’objectif 55). À l’échelle nationale, l’objectif actuel vise une réduction d’au moins 40 % des émissions brutes de GES d’ici 2030 par rapport à 1990. Toutefois, la troisième Stratégie nationale bas-carbone (SNBC-3), en cours d’élaboration, prévoit un relèvement de cette ambition à -50 %, soit une limitation des émissions à 270 millions de tonnes équivalent CO2 (MteqCO2) d’ici 2030.
Les efforts doivent s’intensifier, notamment dans les transports et le bâtiment, secteurs encore trop polluants. Nous sommes très loin encore des objectifs fixés. C’est pour cette raison que le Conseil de planification écologique a fait son retour ce lundi 31 mars à l’Élysée. Le Président de la République a réuni une quinzaine de ministres afin de dresser un bilan des progrès réalisés et de mettre en avant la « remobilisation » de son Premier ministre. Nous verrons bien ce qui changera à la suite de ce CPE mais après les multiples renoncements du gouvernement en matière d’écologie depuis 1 an, il y a peu d’espoir que les choses changent!
La baisse des émissions de GES se poursuit donc, mais trop lentement. La France ne respecte pas la trajectoire nécessaire pour ses engagements climatiques. Sans actions plus ambitieuses, les objectifs pour 2030 et 2050 seront inatteignables.