Depuis le retour du Président américain à la Maison-Blanche en janvier 2025, les attaques contre les sciences du climat se sont intensifiées et celles-ci inquiètent la communauté scientifique, aux U.S.A. et dans le monde entier.
Suppressions de postes, destruction de programmes de recherche, réécriture des réglementations environnementales … Tout concourt en effet à une fragilisation de la lutte contre le réchauffement climatique. Il ne s’agit pourtant pas seulement d’ignorance ou de simple négationnisme. Ce démantèlement répond ainsi à une logique précise : casser tout ce qui gêne les affaires et maximiser les profits. Bien entendu, quelles qu’en soient les conséquences pour l’humanité et le vivant.
Des attaques méthodiques
En février 2025, Donald Trump a exprimé sa volonté de réduire massivement les effectifs de l’Agence de protection de l’environnement américaine. Le président, connu pour ses positions climatosceptiques, avait alors évoqué une diminution de 65 % du personnel. En mars 2025, l’administration Trump a mis fin aux efforts fédéraux contre la pollution touchant les populations défavorisées. Le chef de l’EPA a annoncé la fermeture des services de justice environnementale avec plusieurs centaines de suppressions de postes. L’administration avait déjà supprimé un plan de justice environnementale et près de 2 milliards de dollars de subventions.
L’EPA réduit à néant la base légale des réglementations climatiques. Cette manipulation permet à l’administration de torpiller toute nouvelle mesure environnementale devant les tribunaux. Sans cet argument, il devient impossible d’imposer des restrictions aux entreprises. Une aubaine pour les pollueurs.
C’est la suite logique de la sortie des accords de Paris par les Etats-Unis qui ont officialisé leur retrait du pacte sur le climat. Effectivement, celui-ci prendra effet dans un an, en janvier 2026.
En Louisiane, l’administration Trump a licencié plusieurs experts travaillant sur la protection des côtes. Pourtant, c’est un État particulièrement vulnérable à la montée des eaux. Le gel des financements a ralenti des projets essentiels, comme la restauration des zones humides qui servent de barrière naturelle contre l’érosion et les ouragans. Ces suppressions de postes ont aggravé l’exposition des populations locales aux catastrophes naturelles. Alors que celles-ci deviennent plus fréquentes et plus intenses avec le réchauffement climatique.
Le démantèlement massif des règles environnementales a aussi atteint son paroxysme début mars. L’administration Trump a effectivement annulé 31 réglementations en une seule journée . Parmi elles, des normes limitant les émissions de CO₂ des centrales à charbon et des restrictions sur le mercure. Rappelons que c’est un métal toxique affectant le développement cérébral des enfants.
Plus récemment, on pourrait encore ajouter ce chercheur français en mission pour le CNRS qui a été interdit d’entrée aux États-Unis et expulsé alors qu’il devait assister à une conférence à Houston. Cette décision aurait été motivée par des échanges sur son téléphone dans lesquels il critiquait la politique scientifique de l’administration Trump. Cette affaire illustre encore un peu plus une volonté de museler les scientifiques et d’étouffer les oppositions critiques au sein du monde académique.
Un système conçu pour les affaires
Derrière cette stratégie totalement débile et dangereuse, une idée directrice : favoriser les grandes industries au détriment de la collectivité. Loin d’un simple rejet du consensus scientifique, ces dirigeants cherchent alors à transformer l’appareil étatique en outil au service du profit. La suppression des normes environnementales n’est qu’un aspect de cette entreprise de démolition. La fin des programmes de justice environnementale, qui protégeaient les populations vulnérables, va dans le même sens. Ceux qui vivent près d’usines, de mines ou autres zones polluées ne pourront plus compter sur aucune protection.
Cette déréglementation s’inscrit dans une logique plus large de privatisation du pouvoir. En démantelant les agences fédérales, le président américain ouvre la voie à une prise de contrôle par les grandes entreprises. L’état de droit s’efface au profit d’un capitalisme de connivence, où seuls les plus riches dictent les règles.
Tout est pensé au-delà des apparences ridicules. Le message qui est diffusé en boucle par ce groupuscule qui a pris le pouvoir a pour but de nier les évidences et de laisser croire qu’il n’y en a pas. Quand on dit que « ils », les scientifiques ne sont pas d’accord sur les mots en opposant « réchauffement » et « changement » climatique, c’est faux. Changement ou dérèglement climatique et réchauffement du climat font partie du même problème. Or, ce discours négationniste ou confus n’a qu’un but : semer le trouble dans la tête des citoyens. Le politique peut alors agir comme bon lui semble.
Une menace durable pour l’humanité
Les conséquences de ces choix ne se limiteront cependant pas aux États-Unis. En s’opposant aux accords de Paris et en encourageant une relance massive des énergies fossiles, les Etats-Unis affaiblissentt la lutte mondiale contre le dérèglement climatique. La priorité donnée aux profits immédiats menace alors la stabilité des écosystèmes, la santé publique et les générations futures.
Derrière ce démantèlement, une logique implacable : faire de l’argent à tout prix. Il ne s’agit pas que de scepticisme scientifique, mais d’un calcul froid. Moins de réglementations, c’est plus de liberté pour polluer, plus de profits pour les industries. C’est aussi plus de destruction pour le reste du monde à court terme. L’histoire jugera sévèrement ces choix, mais d’ici là, les dégâts risquent d’être irréversibles. D’autant, et j’en suis persuadé, que dans l’année à venir, le monde entier contemplera avec regret l’inefficacité de ces politiques économiques et environnementales absurdes!