Les glaciers de l’Himalaya, réservoirs d’eau stratégiques pour la planète, subissent une fonte sans précédent.
Le rapport de L’ICIMOD indique une accélération majeure entre 2011 et 2020. Si les émissions de CO2 continuent d’augmenter, ces glaciers pourraient perdre jusqu’à 80 % de leur volume actuel d’ici 2100.
L’ICIMOD, c’est quoi ?
L’ICIMOD (International Centre for Integrated Mountain Development) est une organisation intergouvernementale dédiée à la recherche et au développement dans l’Himalaya et les montagnes d’Asie.
Fondée en 1983 et basée au Népal, elle collabore avec les pays de la région. Elle permet de relever les défis socio-économiques et environnementaux des écosystèmes montagneux.
Ses principaux objectifs sont les suivants :
- Renforcer les capacités et les connaissances pour gérer durablement les ressources naturelles en montagne.
- Mieux comprendre les dynamiques environnementales, économiques et sociales dans les régions montagneuses.
- Encourager la coopération régionale et l’échange d’informations entre les pays de l’Himalaya.
- Développer et promouvoir des solutions innovantes face au dérèglement climatique et aux risques naturels.
- Soutenir la mise en place de politiques pour une gestion durable des écosystèmes montagneux.
L’ICIMOD intervient dans plusieurs domaines : dérèglement climatique, biodiversité, gestion de l’eau, risques naturels, développement durable, réduction de la pauvreté et gouvernance.
L’organisation travaille avec des partenaires nationaux et internationaux, dont des gouvernements, des ONG, des universités et des chercheurs. Elle contribue ainsi au développement durable des régions montagneuses d’Asie.
Le rapport
Le rapport met en lumière les changements sans précédent et largement irréversibles des glaciers, de la neige et du pergélisol dans la région de l’Hindu Kush Himalaya, dus au réchauffement climatique. Ces transformations menacent directement près de deux milliards de personnes et accélèrent l’extinction des espèces.
Principales conclusions :
Les glaciers du HKH ont fondu 65 % plus rapidement entre 2011 et 2020 par rapport à la décennie précédente.
Si les émissions actuelles se maintiennent, les glaciers pourraient perdre jusqu’à 80 % de leur volume d’ici la fin du siècle.
La couverture neigeuse pourrait diminuer jusqu’à 25 % dans des scénarios à fortes émissions, réduisant drastiquement l’eau douce pour des fleuves majeurs tels que l’Amu Darya, l’Indus et l’Helmand.
La diminution du pergélisol entraînera davantage de glissements de terrain et posera des problèmes aux infrastructures en haute altitude. Dans l’ensemble du HKH, 200 lacs glaciaires sont considérés comme dangereux.
Les communautés de montagne vulnérables subissent déjà des impacts majeurs. On citera notamment des pertes en vies humaines, des destructions de biens, du patrimoine et des infrastructures, entraînant des déplacements et des impacts psychologiques.
- La glace et la neige de l’Hindu Kush Himalaya sont une source essentielle d’eau pour 12 fleuves traversant 16 pays d’Asie. Elles fournissent de l’eau douce et d’autres services écosystémiques vitaux à 240 millions de personnes en montagne. Elles concernent un peu moins de 2 milliards d’autres en aval.
Le rapport souligne l’urgence d’un soutien international et d’une coopération régionale pour faire face aux pertes et dommages inévitables à court terme. Il est nécessaire d’aider les communautés à s’adapter.
Les scientifiques prévoient des conséquences dévastatrices pour la sécurité alimentaire et en eau. Pas mieux en ce qui concerne les sources d’énergie, les écosystèmes et les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes à travers l’Asie.
Pour atténuer ces effets, des réductions rapides et profondes des émissions sont nécessaires dès maintenant. Elles doivent être accompagnées de fonds d’adaptation, de programmes et de la restauration des écosystèmes. La mobilisation de financements pour les pertes et dommages est également essentielle.