Les Zones à Faibles Emissions ou ZFE sont des territoires où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte.
Elles visent à améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. Cette initiative nationale découle de plusieurs lois, notamment la loi d’orientation des mobilités et la loi Climat et Résilience de 2021. Les métropoles de plus de 150 000 habitants, soit 43 en France, doivent instaurer une ZFE d’ici 2025.
Qu’est-ce qu’une ZFE ?
Une ZFE est une zone où on limite l’accès aux véhicules polluants. Cette limitation se base sur la classification Crit’Air des véhicules. Les vignettes Crit’Air classent les véhicules selon leurs émissions. Les véhicules les plus polluants reçoivent les numéros les plus élevés. L’objectif principal des ZFE est de réduire la pollution de l’air. Elles contribuent ainsi à protéger la santé publique.
Contexte et enjeux des ZFE
La pollution de l’air représente un enjeu majeur de santé publique en France. Elle est responsable de plus de 40 000 décès prématurés chaque année dus aux particules fines, et de 7 000 décès liés aux oxydes d’azote. Ces polluants aggravent des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Malgré une amélioration globale de la qualité de l’air ces dernières années, certaines agglomérations françaises dépassent encore les valeurs limites réglementaires, notamment pour le dioxyde d’azote.
Face à ce constat, l’idée de créer les Zones à Faibles Émissions est née dans le but de réduire la pollution atmosphérique. Elles restreignent la circulation des véhicules les plus polluants dans des zones spécifiques, basées sur la classification Crit’Air. Cette mesure vise à protéger la santé des habitants en améliorant la qualité de l’air.
Villes françaises concernées
Selon la loi d’orientation des mobilités de 2019, les agglomérations de plus de 150 000 habitants doivent mettre en place des ZFE.
Voici une liste des principales villes concernées : Angers, Annecy, Annemasse, Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Nîmes, Paris, Pau, Reims, Rennes, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse.
La ZFE de la Métropole de Lyon
La Métropole de Lyon a instauré sa ZFE pour lutter contre la pollution atmosphérique. Le trafic routier y est responsable de 58 % des émissions de dioxyde d’azote et de 18 % des particules fines.
Le périmètre de la ZFE lyonnaise inclut Lyon, Caluire-et-Cuire, Villeurbanne, Bron et Vénissieux. Il concerne les secteurs situés à l’intérieur du boulevard périphérique Laurent Bonnevay. C’est un large périmètre qui est donc concené
Le calendrier de mise en œuvre prévoit des restrictions progressives. Les véhicules Crit’Air 5 sont interdits depuis le 1ᵉʳ janvier 2023. Les Crit’Air 4 le seront au plus tard le 1ᵉʳ janvier 2024. Les Crit’Air 3 seront interdits au plus tard le 1ᵉʳ janvier 2025.
Exemple de Montpellier
À Montpellier, la ZFE est en place depuis le 1ᵉʳ juillet 2022. Sa mise en œuvre est progressive : elle s’étend d’abord aux villes proches, puis au centre-ville et, d’ici 2028, à toute la métropole.
Le système des vignettes Crit’Air
Les véhicules doivent afficher une vignette Crit’Air, qui classe les véhicules selon leur niveau de pollution :
- Crit’Air 1 : véhicules récents et peu polluants
- Crit’Air 2 à 5 : véhicules thermiques plus anciens (les plus polluants étant Crit’Air 3 à 5)
- Vignette verte : réservée aux véhicules 100 % électriques
D’ici 2026, les véhicules Crit’Air 3 à 5 ne pourront plus rouler en ZFE.
Certains automobilistes bénéficieront d’exemptions, comme les petits rouleurs (moins de 8 000 km/an, sur justificatif d’assurance) et les propriétaires de véhicules de collection.
Un accompagnement vers des véhicules plus propres
Environ 30 % des véhicules en circulation sont classés Crit’Air 3 à 5. Les automobilistes concernés devront se tourner vers des véhicules plus vertueux : hybrides rechargeables ou 100 % électriques. Certains modèles, comme ceux de BMW ou Mini, offrent jusqu’à 650 km d’autonomie pour les électriques et jusqu’à 100 km en mode électrique pour les hybrides rechargeables.
Pour faciliter cette transition, des aides financières existent pour l’achat d’un véhicule propre ou la mise au rebut d’un ancien modèle. Le site jechangemavoiture.gouv.fr permet de calculer les aides disponibles selon sa situation.
Contrôle et sanctions en ZFE
Si votre véhicule n’est pas autorisé dans la ZFE et que vous ne disposez pas d’une dérogation ou de la vignette Crit’Air adéquate, vous risquez une contravention (article R.411-19-1 du Code de la route).
Montant des amendes :
- 68 euros pour les deux-roues motorisés, voitures particulières et véhicules utilitaires légers (contravention de 3ᵉ classe).
- 135 euros pour les poids lourds, cars et autocars (contravention de 4ᵉ classe).
Les polices municipales et nationales effectuent les contrôles, aussi bien sur les véhicules en circulation que stationnés.
Automatisation des contrôles
À terme, des dispositifs de contrôle automatisé liront les plaques d’immatriculation pour détecter les infractions. En cas de non-conformité, le propriétaire recevra une contravention par courrier, comme pour les excès de vitesse.
Les ZFE, comme celles de Lyon ou Montpellier, sont des outils essentiels pour améliorer la qualité de l’air. Elles encouragent l’utilisation de véhicules moins polluants. Ces zones contribuent à la protection de la santé publique. Il est donc crucial de comprendre leur fonctionnement et de s’y conformer. Pourtant, nous y reviendrons, ce n’est pas simple qu’il n’y paraît et les ZFE sont de plus en plus perçues comme des « Zones de Forte Exclusion »!