Les populations d’insectes déclinent dans le monde entier, ainsi, certaines espèces sont en danger ou en voie d’extinction. En cause, plus de 100 ans d’activité humaine.
Environ 30 à 50 % des espèces risquent l’extinction dans les prochaines décennies. Certaines études signalent même une baisse alarmante atteignant 75 % dans certaines régions. Plusieurs facteurs expliquent cette diminution, comme la destruction des habitats naturels et l’utilisation intensive de pesticides. Pourtant, cette baisse menace l’écosystème et notre survie. Les insectes assurent la pollinisation, régulent les populations animales et produisent des engrais naturels. Leur disparition aurait alors des répercussions graves sur l’alimentation, l’environnement et la santé humaine.
État des lieux au niveau mondial et européen
Les insectes, qu’ils soient aériens, terrestres ou aquatiques, subissent effectivement de nombreuses menaces. Ainsi, contrairement aux humains, ils traversent plusieurs étapes de vie et sont vulnérables à des agressions spécifiques à chaque milieu. Près de la moitié des insectes pourraient alors disparaître dans les prochaines décennies. Chaque année, les populations diminuent d’environ 1 à 2 %. Si cette tendance se poursuit, 10 à 20 % des insectes disparaîtront en dix ans. Cette perte équivaudrait à l’extinction d’un milliard de personnes, ce qui est inacceptable.
Plus de 150 000 espèces sont menacées, dont 40 000 en danger critique d’extinction. La biodiversité s’effondre dans plusieurs milieux. Certaines espèces disparaissent tandis que d’autres, moins nombreuses, se développent. En Europe, la situation est encore plus critique. Déjà, les populations d’insectes ont chuté de plus de 50 % en trente ans, voire de 70 % selon certains experts. L’agriculture intensive et l’utilisation massive de pesticides expliquent cette baisse dramatique. Voici quelques espèces touchées par l’activité humaine :
- Les papillons : leurs populations ont chuté de 40 % en Europe en vingt ans.
- Les abeilles sauvages : de nombreuses espèces déclinent en raison de la destruction de leur habitat et des pesticides comme les néonicotinoïdes.
- Les libellules : elles subissent les effets de la pollution de l’eau, du dérèglement climatique et de la destruction des zones humides.
- Les coléoptères : plus de 40 % des espèces européennes sont menacées, dont le lucane cerf-volant, le plus grand coléoptère d’Europe.
Causes de ce désastre
Plusieurs facteurs expliquent la disparition des insectes. L’agriculture intensive a effectivement explosé dans les années 1970 et 1980 pour nourrir une population croissante. En parallèle, l’urbanisation détruit de nombreux habitats naturels. Aussi, l’usage massif des véhicules thermiques et des industries fossiles aggrave le dérèglement climatique.
Depuis cinquante ans, les pays riches consomment et produisent sans contrôle, entraînant ce désastre écologique. Les causes principales sont :
- L’urbanisation et la destruction des habitats, notamment les zones humides.
- L’agriculture intensive et l’usage excessif de pesticides comme les néonicotinoïdes.
- Le dérèglement climatique qui bouleverse les écosystèmes.
- L’introduction d’espèces invasives et la propagation de maladies.
L’activité humaine des pays développés et en développement reste la principale cause de cette catastrophe écologique.
Conséquences présentes et à venir
Les insectes jouent un rôle vital dans l’écosystème. En plus de la pollinisation, ils recyclent les éléments nutritifs et servent de nourriture à de nombreuses espèces comme les oiseaux et les poissons. Ainsi, ils décomposent aussi les déchets et améliorent la fertilité des sols.
La disparition des insectes modifie la répartition des espèces et perturbe la faune et la flore. Par exemple, dans un cours d’eau, les libellules et les éphémères font partie d’un réseau alimentaire. Alors, leur disparition provoque celle des poissons, des oiseaux et des petits mammifères. Une pollution ponctuelle peut être réversible, mais l’usage régulier de pesticides provoque une extinction irréversible.
De même, le dérèglement climatique déplace certaines espèces et fait disparaître celles qui ne s’adaptent pas. Les pollinisateurs sont particulièrement touchés. L’usage de certains insecticides systémiques, introduits il y a vingt ans, coïncide avec le déclin des abeilles. La production de miel a chuté de plus de 50 % en vingt ans. La disparition des abeilles entraîne aussi celle de plantes à fleurs comme le colza. Ce dernier représente les deux tiers de leur alimentation en France. En 2021, la production de colza a chuté de plus de 50 %.
Les insectes pollinisateurs sont essentiels à l’agriculture. Près de 70 % des espèces végétales utilisées pour l’alimentation humaine dépendent de la pollinisation. Certaines plantes, comme le figuier, reposent sur une seule espèce d’insecte pour survivre. Leur destruction entraînerait donc leur disparition.
Les insectes xylophages et certaines fourmis assurent la fertilité naturelle des sols. Aussi, leur déclin limite le recyclage des matières organiques et réduit les rendements agricoles. Les agriculteurs doivent alors utiliser plus d’engrais chimiques, aggravant la pollution des sols et de l’eau.
Quant aux milieux aquatiques, la diminution des insectes est alarmante. Les pesticides contaminent l’eau et tuent les larves d’insectes comme les éphémères et les trichoptères. Cette pollution déséquilibre la chaîne alimentaire et fragilise les populations de poissons.
La destruction des zones humides aggrave encore le problème. Plus de 50 % des oiseaux et tous les amphibiens en France dépendent de ces milieux. Or, ces zones assurent aussi une ressource alimentaire pour des millions de personnes. Leur pollution favorise la propagation de maladies mortelles comme la malaria.
Enfin, en Europe, plus de 400 millions d’oiseaux ont disparu. D’autres espèces, comme les amphibiens, les poissons, les lézards et les chauves-souris, sont en danger. Réguler les pratiques agricoles, préserver les milieux naturels et limiter la consommation dans les pays riches est une nécessité.
D’ici 2050, la chute du nombre d’insectes pourrait gravement menacer la vie sur Terre. Les insectes sont les principaux pollinisateurs et assurent la survie de nombreuses espèces animales. Leur disparition perturbe la chaîne alimentaire et réduit la fertilité des sols. L’impact écologique et économique serait désastreux. Il est urgent d’agir pour protéger les insectes, en limitant les pesticides, en restaurant les habitats naturels et en réduisant la pollution.