Le Gulf Stream est un puissant courant marin qui traverse l’Atlantique. Il prend naissance dans le golfe du Mexique, entre les États-Unis, Cuba et le Mexique. Il influence fortement le climat.
La compréhension de ces phénomènes physiques permet de mieux appréhender les conséquences de leur affaiblissement ou modification.
Le Gulf Stream, c’est quoi ?
C’est donc un puissant courant océanique chaud qui prend naissance dans le golfe du Mexique. Il longe la côte est des États-Unis, puis traverse l’Atlantique vers l’Europe. Il fait partie d’un système plus vaste de courants marins appelé la circulation thermohaline (thermo-température / haline-sel) ou circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC).
Ce courant chaud et salé s’écoule entre la Floride et Cuba avant de remonter vers le nord. Le courant met moins de 5 jours pour parcourir les 1 000 kilomètres séparant la Floride de la bosse de Charleston, un mont sous-marin. Il perturbe le Gulf Stream en créant des tourbillons et en déviant l’écoulement vers le large.
L’eau poursuit ensuite son mouvement vers l’est. Elle traverse l’Atlantique, atteint l’Afrique du Nord puis redescend vers le sud avant de repartir vers l’ouest. Ce Gulf Stream ne remonte pas directement jusqu’en France. Les courants chauds observés au large de l’Europe sont en réalité la dérive nord-atlantique.
Cette dérive est influencée par le refroidissement des eaux en remontant vers le nord. L’eau devient plus dense et coule à plus de 1 000 mètres de profondeur. Ce mouvement provoque un courant sous-marin qui redescend vers les tropiques. Il résulte de la différence de température et de salinité entre les eaux des pôles et celles des tropiques.
L’eau froide qui plonge près du Groenland continue son trajet sous-marin jusqu’au sud de l’Atlantique. Elle remonte ensuite en surface, notamment près de l’Antarctique. Une partie de cette eau traverse le cap Horn, atteint le Pacifique, puis refait surface au large de la Californie. En Europe, la dérive nord-atlantique apporte un peu de la chaleur tropicale. Grâce aux vents d’ouest, cette chaleur tempère les hivers de pays comme la France.
Un Gulf Stream qui faiblit
Une étude récente met en garde contre un point de rupture climatique imminent. Plusieurs systèmes régulateurs du climat risquent de s’effondrer dans les prochaines décennies. Cet emballement climatique pourrait entraîner des températures extrêmes et des conséquences mondiales.
Un des systèmes les plus vulnérables est la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique nord (AMOC). Ce courant océanique transporte les eaux chaudes du golfe du Mexique vers le nord. L’évaporation les rend plus salées et denses. En se refroidissant, elles plongent dans les profondeurs et assurent un mouvement hydrique essentiel. Ce système joue un rôle majeur dans la régulation du climat mondial.
Les modèles climatiques annoncent un affaiblissement de cette circulation. La fonte rapide des glaces de l’Arctique et du Groenland injecte des millions de tonnes d’eau douce dans l’océan. Cette dilution perturbe la salinité et entrave la formation des courants profonds.
Depuis les années 2000, les données révèlent un ralentissement dix fois plus rapide que prévu.
L’affaiblissement de l’AMOC modifiera le climat européen et augmentera le niveau marin sur la côte est américaine. Il pourrait déplacer vers le sud la ceinture des pluies tropicales et réchauffer l’océan Antarctique. Les données indiquent un risque d’effondrement brutal si un seuil critique est franchi.Le dernier rapport du GIEC souligne l’urgence d’agir en limitant le réchauffement à 1,5 °C. Un dépassement de ce seuil entraînerait des perturbations climatiques majeures et durables. En gros, l’affaiblissement de l’AMOC provoquerait des hivers plus rigoureux en Europe, une montée du niveau de la mer sur la côte est des États-Unis. Il serait aussi à l’origine de modifications des régimes de précipitations, impactant l’agriculture et la biodiversité.
El Niño, La Niña et le Gulf Stream
Pas toujours facile de comprendre la différence entre des phénomènes physiques dont on entend parler souvent.
Critères | El Niño | La Niña | Gulf Stream |
---|---|---|---|
Type de phénomène | Oscillation climatique (ENSO) | Oscillation climatique (ENSO) | Courant océanique |
Zone d’impact principale | Pacifique tropical (Amérique du Sud, Asie, Australie) | Pacifique tropical (Amérique du Sud, Asie, Australie) | Atlantique Nord (des Caraïbes à l’Europe) |
Température de l’eau | Réchauffement anormal du Pacifique Est | Refroidissement anormal du Pacifique Est | Transport d’eaux chaudes des tropiques vers le nord |
Effet sur les précipitations | Inondations en Amérique du Sud, sécheresse en Asie/Australie | Sécheresse en Amérique du Sud, pluies excessives en Asie/Australie | Influence les tempêtes et l’humidité en Europe et Amérique |
Durée et fréquence | Tous les 2 à 7 ans, dure 9-12 mois | Tous les 2 à 7 ans, dure 9-12 mois | Permanent mais peut ralentir avec le dérèglement climatique |
Impact global | Modification des régimes climatiques mondiaux | Effets opposés à El Niño | Régulation du climat atlantique et européen |
On peut résumer ainsi:
- El Niño : réchauffement du Pacifique, apportant des sécheresses et des tempêtes inhabituelles.
- La Niña : refroidissement du Pacifique, provoquant des effets climatiques inverses.
- Gulf Stream : courant océanique transportant de la chaleur vers l’Atlantique Nord, influençant le climat en Europe et en Amérique.
El Niño et La Niña sont des phénomènes temporaires liés au Pacifique, tandis que le Gulf Stream est un courant permanent dans l’Atlantique.
Le Gulf Stream est donc un élément essentiel du climat mondial, mais il est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique.